Luvi’Art transforme des vieux fauteuils en oeuvres d’art

Sapeur-pompier de profes- sion, Alexandre Monnery, 38 ans, alias Luvi’Art, con- sacre tout son temps libre ou presque à restaurer des vieux fauteuils et des vieilles chaises et à les customiser avec des œuvres pop et colorées, signées de différents artistes. Le résul- tat est unique. Et superbe.

« J’ ai une chance énorme de pouvoir exer- cer deux métiers que j’adore », sourit Alexandre Monnery. Ce Stéphanois de 38 ans est sapeur-pompier professionnel depuis quinze ans. Caporal-chef, il est affecté à la caserne de la Terrasse. Mais depuis quelques an- nées, sitôt descendu de son camion rouge, Alexandre Monnery s’adonne à une tout autre activité: il donne une nouvelle vie à des vieux fau- teuils et à des vieilles chaises pour en faire de véritables œuvres d’art. Une passion à laquelle il consacre tout son temps libre ou presque.

La première chaise qu’il a restaurée, c’était en 2014. Il s’est initié à la technique via des tutos et s’est perfectionné avec des voisins artistes-artisans qui l’ont pris sous leur aile. « J’ai appris la patine avec Guy Volle, je lui dois beau- coup. » Un jour, il a l’idée de customiser un fauteuil avec de la toile imprimée à l’effigie d’un personnage de comics (les BD américaines). Il vient de trouver son style, sa « signature ». Celle de Luvi’Art, son nom d’artiste.

C’est souvent sur Le Bon Coin qu’Alexandre Monnery déniche sa matière première : des vieilles carcasses de fau- teuils, de styles Louis XV, Louis XVI et Napoléon III principalement. Il va ensuite passer entre cinquante et soi- xante heures sur chaque piè- ce : 50 % de menuiserie, 50 % de tapisserie. Un travail de titan. Et de fourmi.

« Je commence par dégarnir le fauteuil pour qu’il ne reste que l’ossature. Après, je restau- re le bois quand il est abîmé et je le ponce, par aérogommage. Enfin, arrive la phase de peinture et de patine. Je passe jusqu’à douze couches, pour obtenir les reflets, la profondeur que je souhaite. » Et Luvi’Art aime expérimenter : « Derniè- rement, j’ai testé des pigments phosphorescents. »

Le travail de tapisserie, lui, est effectué « en semi-tradi- tionnel ». Alexandre Monnery utilise du velours. Il y fait imprimer des œuvres d’art qui ont toutes pour point commun d’être très colorées et de puiser dans l’univers des comics et de la pop culture, de Superman à Madonna en passant par le Joker, Wonder Woman, Mary- lin Monroe, Goldorak ou Dali. Conformistes, s’abstenir !

« Je contacte des artistes dont j’admire le travail. L’inverse arrive aussi. Ils m’en- voient une photo d’une œuvre, que je numérise et que je fais imprimer sur le velours, dans une entreprise du coin. » Il tra- vaille avec des artistes, ama- teurs ou professionnels, de la région stéphanoise, comme Fabrice Prenat, et de toute la France : l’Héraultais Patrice Murciano, le Dijonnais Pegaz, le Nîmois Melvyn Barros… « Ce qui déclenche une création, c’est un coup de cœur. » Le coup de cœur, c’est nous qui l’avons pour Luvi’Art et ses pièces anti-morosité.

Pour exercer son activité artistique en parallèle de son mé- tier de soldat du feu, Alexan- dre Monnery s’est d’abord constitué en micro-entreprise, il y a deux ans, avant de créer une SAS. Aujourd’hui, il vend ses œuvres à travers toute la France.

« Pour l’instant, je vends presque exclusivement via les réseaux sociaux. Je suis aussi présent à la galerie Pasqui, à Saint-Étienne, et bientôt sur le site Frenchrosa qui vient d’être repris par des Stéphanois. À plus ou moins court terme, je vise une clientèle internationale. » Des hôtels de luxe ou des professionnels du cinéma l’ont déjà contacté. Des bouti- ques du monde entier le sui- vent sur Instagram.

Pour les prix, ça va de 1 790 à 3 590 euros. Voire parfois beaucoup plus pour des pièces d’exception telles que le fauteuil « Frida Kahlo » en collaboration avec le Stéphanois Didier Chamizo, vendu 8 200 euros. Cela s’explique par le temps passé mais aussi par le fait que Luvi’Art rému- nère les artistes pour avoir le droit d’utiliser leurs œuvres. « Moi qui suis issu d’un milieu ouvrier, j’ai parfaitement cons- cience que c’est très cher, mais ce sont des pièces uniques et signées, de qualité. »

Cependant, pour permettre à des gens avec moins de moyens d’avoir accès à une de ses pièces, l’artiste organise parfois des tombolas au profit d’œuvres caritatives qui lui tiennent à cœur, comme il l’a fait par exemple lors du der- nier « Octobre rose » contre le cancer du sein.

Loïc TODESCO (Article lepgrogres.fr – du samedi 6 mars 2021)

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